Le stress tue l’homme
Ce n’est pas, comme dans l’expression: “mort de peur”, la chose: l’épreuve, qui nous pérrit, mais bien ce qu’elle nous fait éprouver.
Si ma situation est difficile, cela n’est pas dû à mes circonstances, mais à ma perception, réception, et compréhension des-dites circonstances.
En effet, le paradoxe du riche malheureux, et de joyeux pauvre nous le démontre. Plus encore, comment les mêmes circonstances, peuvent-elles engendrer des chemins, ou des parcours divergents?
C’est là la sagesse de la philosophie stoïque: qui subit, ne trouveras pas sa liberté dans la contestation des fleaux de Dâme Nature, mais au contraire dans le choix, le choix de les ignorer. Le choix, si important a la conception que l’homme a de lui-même; une créature libre: “Les être humains sont doués de raison”. C’est donc le choix de l’action, et de la perception, qui donne pouvoir, soit à l’homme, soit a ses circonstances.
Le stoïque sait que la nature n’as d’emprise sur l’homme que s’il s’y asujetti. C’est pourquoi certains, dont la détermination, et la conviction sont assez fortes, sourient, lorsque la faucheuse leur rend visite.
Et c’est dans un tel prédicamment que je me trouve. Deux attitudes, font duel en mon sein, face aux épreuves de la nature. L’une, est renfouie depuis des lustres, cherchant a regagner la place privilégiée qu’elle tenait autrefois; et l’autre, perdant son joug sur mon âme, est une vision construite, non-essentielle (au sens de l’essence).
Cette lutte s’inscrit dans le contexte de la problématique posée par la dichotomie constructivisme-essentialisme. S’il l’on suppose que l’homme est crée, différent des autres, son essence, est en revanche tellement altérée par le monde, qu’il n’a plus de réelle essence propre. Ce qui pose problème à l’essentialisme – qui prend comme a priori le libre arbitre – est que les idées, et la pensée sont elles-mêmes tellement altérées par la socialisation, et l’expérience, que lorsque vient le moment d’agir, qui peut distinguer l’Être Conscient, de l’automaton formé par les vents déterministes du temps, et les humeurs de la fortune? La réponse réside, je crois, dans l’action sur soi. Celui qui décide de ce changer, ou de rester le même; qui va contre l’élan naturel de son âme, c’est lui qui fait pleinement usage de son libre arbitre: il participe a sa propre construction. Il porte un effort conscient dans le développement de son ego futur. Dès lors, l’être humain trouve sa réelle identité-propre, qu’à condition de la choisir. Si l’on est uniquement le produit du travail de la nature, nous ne sommes que matière animée, qu’un animal intélligent, qu’un automaton instinctif. Mais lorsque nous sommes le résultat d’un plan intélligent, raisoné, et délibéré, un plan élaboré par nous-mêmes, alors nous sommes libres. Libre de penser comme nous le voudrions, et non comme nous l’impose nos circonstances.
Certes une telle vision rencontre un problème de récursion ad infinitum, comme la question de l’euf ou de la poule. Si l’on se construit, ne sommes nous pas en traint de choisir le nous du futur alors mêmes que nous sommes encore qu’un automate? Ou encore, si le chemin qui mène l’homme à l'eureka, est déterminé, sans liberté de conscience, le chemin choisi, et dit “libre” n’est il pas tout autant déterminé, par transitivité? Peut-être la solution se trouve dans le fait que ce déterminisme pré-illumination, n’est que partiel. La métaphore d’un automate était peut-être trop forte; une meilleur formulation serait de dire, que celui qui n’a pas chosi qui il va devenir, est endormi. Après tout l’homme a bien réussi a se réveiller de son sommeil d’animal, pour devenir un être de raison, pourquoi ne peut il pas, a nouveau se réveiller, et devenir réellement libre? Comme Néo, faire le choix, de se réveiller, prendre la pilule rouge.
Revenons donc a la dialectique s’opérant en moi. Il me semble, que le moi construit, résulte d’un effort de libre-arbitre, et est en duel avec le moi de l’instinc, de la nature. Mais n’est-ce donc pas un duel qui réside en chaque homme? Certes il y en a qui ne remettent pas en question la suprématie de leur nature, mais ils sont, comme on l’as vu, esclaves de celle-ci, non libres.
Il me faut donc a présent, avoir la force, l’audace, et la détermination, ou plus encore, la discipline requise pour mon émancipation.
C’est sans doute pourquoi les religions, philosophies, et autres pratiques antiques, prônent toutes plus ou moins l’ascétisme. Car seul celui qui se refuse, et donc fait le choix d’être autrui, est libre.