Le Libéralisme Classique
Ou comment faire preuve d'opinion idéologique sans pragmatisme quelconque
J’ai aujourd’hui perçu un thread 𝕏 de @arthurhomines critiquant les mesures économiques du #NouveauFrontPopulaire par un argumentaire absurde mais si souvent entendu, qu’il est important de réfuter.
Attaquons les points soulevés un-par-un.
Blocage des prix des biens de première nécessité
Le blocage des prix perturbe le libre marché en empêchant l'offre et de la demande de fonctionner correctement. Si l'État fixe les prix trop bas, cela crée des pénuries car les entrepreneurs ne peuvent plus rentrer dans leurs coûts. Si les prix sont trop élevés, cela conduit à du gaspillage car les entrepreneurs sont incités à produire plus par rapport à la demande et aux besoins du marché.
Le premier point a souligner est qu’on ne bloque les prix que dans un sens, on empêche leur prix d’augmenter, s’il descent, nous le laisseront descendre bien évidemment. Ensuite Ceci n’est pas une mesure appliquée constamment, mais bien une mesure d’urgence pour palier aux prix qui flambent par une coordinations d’acteurs annonçant des profits records. Les prix trop bas ne créent pas de pénuries, car nous ne faisons que limiter leur profitabilité. C”est à dire réduire les bénéfices de 30% à 20% ou 10% par exemple. Ils continueront a vendre pour garder au moins ces bénéfices.
Les prix doivent refléter la rareté et la demande pour garantir une allocation efficace des ressources. C'est vraiment une base absolue de l'économie.
Justement les prix actuels ne reflètent en rien la rareté, ils reflètent une coordination massive de grands groupes et monopoles d’augmentation des prix au détriment du consommateur. C’est une croyance infondé des libéraux que de penser que le seul le marché non-régulé peux trouver l’équilibre des prix, dans une vision bien trop simplifiée de l’économie réelle.
L’augmentation du SMIC à 1600 net
Le SMIC est une bêtise par principe. Fixer un salaire minimum conduit à l'exclusion des individus dont la productivité marginale est inférieure à ce niveau. Les jeunes et les travailleurs moins qualifiés ne peuvent plus accéder à l'emploi, conduisant à du chômage. Un salaire doit être librement négocié entre parties engagées, jamais fixé d'avance.
À nouveau nous percevons une vision non-encrée dans le réel. Les salaires sont tout aussi régis par l’offre et la demande que les prix. Ils n’adviennent pas d’une négociation fictive ou l’employeur et l’employé auraient une part égale de pouvoir de négociation. Dans une économie comme la notre où il y a un chômage de masse, Les employés, par peur de se retrouver sans emploi prendront le salaire minimum, car mieux vaux ça que rien, or cela fait tendre les prix vers le bas. Lorsqu’un acteur de la négociation n’a pas la possibilité de négocier, cela cause un déséquilibre. Le salaire minimum protège ceux qui sont employés car leurs salaires ne peuvent pas descendre plus bas. Par ailleurs pour palier au chômage en période de crise, ce qui le règle le plus souvent ce sont des projets appuyés par l’état, comme le New Deal.
Pour établir cette mesure, l'État devrait trouver des ressources supplémentaires chez les producteurs de richesses. Cela augmenterait donc la pression fiscale.
La pression fiscale n’est pas un problème en soi, cet argumentaire est purement “moral” L’on pourrai rétorquer qu’au contraire c’est tout son but, c’est une mesure de justice sociale, permettant au plus nécessiteux, qui se font exploités par les dits producteurs de reprendre cette richesse dérobée par les marges toujours plus grandissantes de ces entreprises.
Instaurer une taxe kilométrique sur les produits importés
Cette mesure introduirait un protectionnisme qui limitera le libre-échange et augmentera les prix pour les français.
Le protectionisme vise non-pas a augmenter les prix de tout, mais seulement des produits provenant de l’étranger. Cela protège les salaires des employés locaux, qui par le libre échange se voient en compétition avec des travailleurs chinois par exemple, ce qui contribue au chômage. Les entreprises locales renforcent aussi notre souveraineté nationale, notre indépendance économique, ce qui rend notre économie plus résiliante face aux aléas de l’économie mondiale.
Elle réduirait aussi la compétitivité des entreprises locales en augmentant les coûts des matières premières et des biens importés nécessaires à la production locale.
Justement, les entreprises locales se sourceraient dans d’autres entreprises locales favorisant ainsi l’économie locale, elle n’importeraient plus depuis l’étranger, augmentant l’emploi en France. Si ces matières premières n’existent pas en France, le protectionisme ne sera pas appliqué, il faut rester pragmatique et en rapport avec les contraintes spécifiques au pays, la loi ne sera pas arbitraire et dénuée de sens ou d’organisation.
Le protectionnisme lèse toujours le consommateur, sans exception. Il n'est jamais légitime (taxer c'est voler), ni efficace.
Comme montré plus haut cette affirmation est tout simplement fausse, enfin de nouveau un argument moralisateur “taxer c’est voler”, qui n’as aucune valeur dans un argument de la qualité des mesures économiques.
La réquisition des logements vides pour loger les sans-abri
La réquisition de biens privés serait une violation des droits de propriété. Cela ne ferait que dégrader encore la propriété privée, déjà mise à mal en France.
De nouveau un argument inutile de “on ne devrai pas” au nom des droits à la propriété dans une société ou le Français lambda est justement incapable de se créer un quelconque patrimoine, ou de posséder un appartement, un véhicule, etc, car ses revenus sont trop modestes, et qu’il ne fait que s’endetter.
Il faudrait au contraire abolir toutes les réglementations et les taxes pour encourager la construction de logements et permettre aux initiatives privées de fournir des solutions aux sans-abri.
Parmi les régulations, il y a le code incendie, des codes hygièniques, des codes électriques, et autres qui permettent non seulement de protéger nos concitoyens, mais aussi les autres autour d’eux, les réglementations permettent aussi de respecter d’autre droits comme le fait de ne pas construire d’usines ou de centre commerciaux au milieu d’un quartier résidentiel. Quant aux taxes, elles financent de nombreux projets qui contrent la précarité, comme la construction de HLMs. Enfin dans quel monde des entreprises privés construiront-elles des logements pour des individus n’ayant pas assez de revenu pour s’acheter un pain au chocolat le matin? Encore une vision de l’économie complètement détachée du réel.
Tout en sachant que ces phénomènes de pauvreté extrême sont d'origine étatique. Une société libre verrait mécaniquement son niveau de vie monter pour tous.
Deux assertions sans fond ni argument, la deuxième étant visiblement fausse car le chômage étais bien existant au 19e siècle de l’Empire Britannique libéral (Rappelons que le marxisme est née de l’observation de la misère des travailleurs en Angleterre au 19e).
Interdire l'importation de productions agricoles ne respectant pas les normes sociales et environnementales françaises
Ici encore, interdire l'importation de produits agricoles limiterait le choix des consommateurs et augmenterait les prix sur place.
Ceci ne prends pas en compte le fait que cette limitation de choix est consciente et délibérée. De même que nous ne voulons pas autoriser la drogue, cette règle vise a s’assurer que la population est en bonne santé. Mise à part le choix de société que c’est, indépendamment de l’économie, cela reste aussi bénéfique, car une population chroniquement malade et en mauvaise santé est défaillante en productivité et un lourd poids sur notre système de santé.
Le libre-échange permet toujours aux consommateurs de bénéficier de produits moins chers et de meilleure qualité, tout en incitant les producteurs locaux à être plus compétitifs. En réalité, les normes sociales et environnementales devraient découler du choix et de la conscience des individus. En l'état actuel des choses, tout cela n'est que prétexte à la coercition.
On a encore un argument axiomatique sans fondements, qui-plus-est est faux. Certes le libre échange peux faire tendre le prix vers le bas, mais comme nous l’avons vu les grandes entreprises peuvent monopoliser et augmenter artificiellement les prix. De même la qualité étant en contradiction avec le prix, elle impose au consommateurs nécessiteux de se faire du mal (par de la mauvaise qualité) pour survivre.
En suite les normes sociales et environnementales sont souvent trop compliquées pour que le consommateur lambda fasse une étude sur chaque entreprise pour savoir si elle est bien en accord avec ces pré-requis de valeurs et de qualité. Sans compter le mensonge permanent de ces mêmes entreprises à l’égard des consommateurs. Ces normes sociales et environnementales se doivent d’être imposées par l’état, qui lui peux se prendre à ce travail ardu et long.
Mettre en place un congé menstruel dans les entreprises et administrations
Imposer un congé menstruel obligatoire aux entreprises augmenterait les coûts et les complications administratives. Si congé menstruel il doit y avoir, il faut le négocier entre employeurs et employés en fonction des besoins spécifiques de chaque entreprise/individu. Plus généralement, il faut abolir le code du travail français, tissu marxiste qui ne fait que brimer la création de richesses. Le droit se négocie entre individus civilisés, il ne devrait jamais découler de l'arbitraire de l'État.
Bon on en reviens à ce que nous avions dit sur l’impossibilité d’une négociation équilibrée entre employeur et employé. Si l’auteur voulais argumenter que le rapport de forces s’équilibre lorsque les employés travaillent collectivement par des syndicats par exemple (ce que je doute), je rappèlerai que les employés n’ont pas le temps de s’organiser et de faire pression sur leurs employeurs, souvent par les grèves difficiles pour eux car non-rémunérées. Justement, ils agissent collectivement par l’urne en élisant des représentant qui imposeront leurs ultimatums aux chefs d’entreprises.
Adopter une grande loi pour garantir le droit au logement effectif comprenant l'encadrement des loyers et l'interdiction des expulsions locatives pour impayés sans proposition de relogement
L'encadrement des loyers détruirait encore davantage le marché de l'immobilier en réduisant l'incitation à construire et à investir dans la propriété locative, ce qui conduirait à une diminution de l'offre de logements.
Actuellement il y a trop de logements pour pas assez d’individus, et des individus incapables d’êtres locataires des-dits logements du a leurs prix flambant dans la bulle spéculative immobilière. Les prix qui augmentent ne font pas construire plus et encore plus, mais tout simplement acheter ce qui existe déjà, attendre, puis revendre. Ou de faire tourner les locataires pour augmenter le loyer progressivement. Cela mène a une accumulation de richesses sans production ou participation à l’économie réelle, ce n’est que parasitage.
Quant à l'interdiction des expulsions pour impayés sans relogement, elle est tout à la fois une mesure coercitive et perverse. Coercitive car cela maintiendrait une situation de pertes pour les propriétaires. Perverse parce que reloger serait chose bien difficile dans un marché en pénurie (qu'on refuse par ailleurs de libéraliser).
L’idée est justement d’inciter les propriétaires à trouver un autre logement pour leurs locataires et ainsi éviter à la fois des pertes pour eux, mais aussi d’augmenter les SDF, et de plonger une famille dans la précarité.
Créer un pôle public du médicament avec un renforcement des obligations de stocks
La création d'un pôle public du médicament introduirait une centralisation encore plus forte du secteur, entraînant inefficacité, corruption et pénuries. Comme pour les logements, nous avons déjà des problèmes de pénuries dans le secteur, mais nos obscurantistes en chef veulent aller plus loin.
Une nouvelle fois un argument sans fond, comme quoi toute centralisation est perverse. Ironiquement cette centralisation se crée organiquement dans le marché par tous les grands groupes. Ils ne sont pas inefficaces, au contraire ils sont les seuls a pouvoir faire autant de profits, et a pouvoir acheminer des ressources humaines, naturelles, et technologiques de partout pour redistribuer des produits a des millions. La centralisation est nécéssaire pour coordonner autant de choses. Les pénuries viennent des aléas des localités, or elles ne sont que résolvables si elles sont intégrées a un système centralisé qui puisse divertir des ressources d’une localité a une autre pour combler la pénurie.
Garantir l’accès aux services publics à toutes et à tous sans condition de nationalité et sur tout le territoire par un plan d’investissement
Garantir l'accès universel et sans condition aux services publics sur l'ensemble du territoire imposera une charge fiscale toujours plus grande pour les résidents locaux.
Non, car les résidents eux aussi payent des impôts et des taxes, et ainsi financent tout autant leurs services publiques. C’est aussi pourquoi la régularisation des immigrés illégaux travaillant déjà en France leur permettrai d’alimenter nos services publics.
Les services publics devraient mutés en services privés décentralisés, jouant le jeu de la concurrence pour améliorer leur qualité et leur efficacité. Il n'est pas question d'être volé et que le monde entier profite de ce vol, à aucun moment. N'importe quel service doit s'inscrire dans une logique de marché libre.
Encore de l’idéologie sans fond, sans reconnaitre que tous les endroits ou le marché de la santé et des services publics a été privatisé, il a augmenté en prix et baissé en qualité. Les services publics pour la plupart nécessitent de grandes industries centralisées pour fonctionner, cela mène aux monopoles et oligopoles, qui augmentent les prix et baissent la qualité pour agrandir les marges. De même que pour le salaire minimum, il est impossible de négocier dans un tel échange, les consommateurs ne vont pas décider de ne pas acheter de médicaments a leurs enfants car trop chère, comme ils ne voudront pas couper l’électricité et le chauffage car trop chère et laisser mourrir de froid leurs familles.
Mettre en place un plan climat visant la neutralité carbone en 2050
Un plan de neutralité carbone imposé par l'État entraînerait des coûts exorbitants et des réglementations contraignantes qui nuiraient aux entreprises. Absolument toutes les questions écologiques sont des questions sociales comme les autres à régler par la négociation dans le cadre des droits de propriété. Oubliez les plans collectifs. Il s'agit toujours de plans d'État qui ignorent les besoins spécifiques de chacun. Il n'y a pas une seule écologie qui pourrait être objective et arbitraire.
Ceci oublie la dette que l’état fait aux prochaines générations, car si certes cela coutera cher, cela n’est rien fasse au prix que les catastrophes naturelles vont abattre sur notre territoire, que les chaleurs augmentant les maladies (avec l’arrivée des moustiques) et les morts, ainsi que les prix de l’énergie (car pas d’électricité nucléaire sans eau pendant les sècheresses).
Et de nouveau les plans collectifs sont les seuls capables de palier a l’ampleur du problème, que les individus n’ont pas de capacité a imposer aux grands.
Conclusion
J’espère avoir montré comment par des argumentaires fallacieux, toujours appuyés sur une vision utopiste de l’économie libérale, ces idéologies rendent impossible la résolution des problèmes concrets de l’économie, et comment des plans keynésiens, partiellement protectionistes, et conscients de l’économie réelle, eux, peuvent faire une grande différence pour les français et françaises.